Le bonzaï
L'aube rosée fait briller l'air
À la fenêtre de ma serre
Dans l'humidité de l'oasis
Lentement, se réveille mon fils
Chut ! Dans son pot, il baille
Mon adoré bonzaï
Avec ses fleurettes irisés
Il a la splendeur du cerisier
De part son tronc noueux
C'est un sequoia majestueux
Vraiment, il mérite une médaille
Mon adoré bonzaï
Dans ses croissances folles
Ses bras de bois s'envolent
Alors je deviens dure
Je coupe, je ligature
Mais jamais il ne tressaille
Mon adoré bonzaï
Et puis quand vient l'hiver
S'installe une ère glacière
Ses feuilles se sont aigries
Et masquent le tapis
Mais pour moi il bataille
Mon adoré bonzaï
Et puis dehors, la glace fond
Mon fils connaît un renouveau
Se pointent soudain sur ses rameaux
Des feuilles tilleul et céladon
Car l'hiver n'est pas de taille
À affronter mon doux bonzaï
Poème

Coralie Nadeau
12 mars 2022

