Je me nomme Coralie Nadeau et je suis en cinquième secondaire. Il y a deux ans, je me suis inscrite pour la première fois au journal de mon école, impatiente de pouvoir publier mes propres articles. Depuis septembre, je trouvais que ma prof de math était particulièrement douée pour enseigner. J'ai donc fébrilement écrit un article sur elle pour faire valoir son expertise et ma satisfaction. On m’a par la suite contacté pour me dire que certaines comparaisons, pourtant très respectueuses et ne contenant aucun nom, pourraient (le conditionnel est important) créer un malaise chez les autres enseignants. À peine ma carrière de journaliste commençait-elle que, déjà, mon deuxième vrai article allait être « coupé ». Je n’ai pas bien pris la nouvelle, ma liberté d’expression était menacée ! Sans oser le dire directement, le comité du journal allait censurer mon texte.

 Définition de la censure : 

Examen préalable fait par l'autorité compétente sur les publications, émissions et spectacles destinés au public et qui aboutit à autoriser ou interdire leur diffusion totale ou partielle.

Après avoir poliment expliqué que je ne voyais aucune raison de censurer mon article, j’ai rencontré la personne chargée de l’affaire. Durant cette rencontre, la personne a expliqué que ce serait ma professeure de math qui pourrait être malaisée par un article qui, pourtant, la félicitait. J’ai bien vite compris que pour conserver l’image de l’école, tous les professeurs doivent paraître compétents et sans failles, et un article pour en féliciter un en particulier rabaisserait sûrement les autres.   

Finalement, il a été convenu que je devais obtenir la permission de ma professeure de math avant de publier l’article. Contrairement à ce que j’aurais pu croire, la réponse a été non. Je lui ai expliqué qu’il n’y a aucune gêne à avoir pour être douée, d’autant plus que ce texte pourrait aussi encourager d’autres à s’améliorer. Elle m’a répondu qu’elle savait que le but premier de l’article était de féliciter et non de faire paraître mauvais les autres. Toutefois, ma professeure a senti que le message ne serait pas pris de la bonne façon par ses collègues.   

Je lui ai rappelé qu’à la fin de l’année des élèves sont sélectionnés pour participer à un gala où on souligne leurs accomplissements, donc par définition les autres étudiants sont moins exceptionnels (sans pour autant être mauvais). Les élèves qui ne viennent pas au gala ne le prennent pas mal pour autant.  

Elle m’a dit que les galas, on peut faire ça avec les élèves, mais pas avec les profs.  

Ils sont bien chatouilleux, ces profs.  

Bref, mon article a heurté un mur et sa publication ne sera jamais faite sur le site de l’école. Voilà pourquoi j'ai décidé de me partir un site web. À Noël, mes parents m'ont donc offert un logiciel pour créer des sites web et celui-ci fonctionne à merveille. Les textes présentés sur ce site ne seront jamais coupés et la liberté d’expression est totale.  

Vous pouvez d’ailleurs commencer par l’article que mon école voulait censurer : La perle rare

Certains penseront que je suis bien têtue de vouloir me battre pour un pauvre petit article refusé (car la plupart des gens laisserait aller en pensant que c’était de leur faute à la base)  

Suis-je une personne têtue ? Pas du tout !   

Je suis une personne opiniâtre qui ira jusqu’au bout des choses.  

Coralie Nadeau

Pour me contacter : coralie@lopiniatre.ca